Au cours de nos rencontres et de nos échanges sur le terrain, l’accompagant nous est apparu comme partie prenante, comme un acteur clé du processus de soin. L’accompagnant n’est donc pas une pièce rapportée, il doit être informé et formé car c’est un partenaire essentiel pour le patient mais également pour le personnel soignant. Or les infrastructures hospitalières ne sont guère pensées pour faire une place à l’accompagnant, ce qui résulte en un sentiment d’être « de trop », de déranger. L’atelier relatif au thème «S’informer, se former» a pour but d’imaginer des solutions pouvant être intégrées au salon des familles, pour rendre l’hôpital plus habilitant pour l’accompagnant.
Observation
Dans certains services, une «conseillère des familles», parfois bénévole, conseille les accompagnants pour qu’ils puissent participer au soin de leurs proches.
En règle générale, l’accompagnant n’assiste pas aux soins du patient; or il n’en comprend pas toujours les raisons. Il en résulte un sentiment d’être mis à l’écart, ce qui accentue sa crainte de s’éloigner de son proche, sans compter le fait qu’il soit souvent contraint d’attendre dans le couloir.
L’hopital est un lieu interculturel où certains accompagnants sont susceptibles d’agir comme médiateurs entre le soignant et le patient.
Les accompagnants ont un besoin continu d’être informés sur l’état du patient mais aussi d’être impliqués dans son processus de guérison. L’attente de l’accompagnant est souvent vécue comme un grand stress; il doit donc lui aussi être accompagné. Nous avons pu observer que le soutien du patient par l’accompagnant ne se limitait pas au seul soutien psychologique: certains agissent comme médiateur lorsqu’il y a un problème de langue ou plus généralement de compréhension, d’autres font les repas pour des régimes alimentaires spécifiques, d’autres encore s’occupent de la toilette du patient. L’accompagnant est donc susceptible d’avoir un rôle actif dans la guérison du patient, rassurant le patient et aidant le soignant; c’est par conséquent un partenaire du processus de soin à prendre en compte. Suite à nos observations de terrain, il nous est apparu important de déterminer et de légitimer le rôle de l’accompagnant, ses actions, ses besoins et ses prérogatives.